dimanche 22 avril 2007
Trois questions à Jérôme Rivière
Jérôme Rivière fait partie de ceux qui souhaitent une alliance UMP-FN. Dans "La droite la plus repentante du monde", paru aux éditions du Rocher, ce député UMP défend l’idée d’une droite décomplexée.

Orange : Pour vous, la question d’un accord électoral avec le FN de doit pas être taboue ?
Il faut définitivement faire tomber le mur qui sépare l’UMP du Front National. Ce mur que François Mitterrand et Jacques Chirac ont construit et que Jean-Marie Le Pen, par des dérapages, a entretenu. Je suis réellement déçu de voir la droite renoncer très régulièrement à assumer ses valeurs et ses convictions et ne pas aller aux bouts des engagements pris devant les électeurs en 2002. Aujourd’hui il faut dépasser les différentes postures des uns et des autres et sortir des clichés vieux de plus de vingt ans pour proposer une nouvelle politique.

Orange : Votre opinion est-elle majoritaire dans les rangs des députés UMP ?
J’essaie d’ouvrir des pistes pour l’après Jacques Chirac et l’après Jean-Marie Le Pen. Il y a une véritable hypocrisie dans les rangs de l’UMP. Dans son discours, Nicolas Sarkozy essaie de surfer sur les terres du Front National sans admettre qu’il faut que notre parti politique parvienne à dépasser ce faux clivage et voir ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous oppose. A chaque fois que nous ne parvenons pas à nous entendre cela fait le jeu de la gauche. En France, elle est ultra-minoritaire et pourtant elle arrive à gouverner la majorité des collectivités territoriales et parfois même le pays.

Orange : Pour vous, Nicolas Sarkozy manque t’il d’audace ?
Au milieu de tous les messages politiques envoyés dans cette campagne par l’UMP je ne m’y retrouve plus. Je ne sais plus la réalité de ce que promet Nicolas Sarkozy. C’est comme à la Samaritaine, on trouve de tout dans ses propositions. Nicolas Sarkozy a tout à la fois un langage de fermeté concernant l’identité nationale, mais dans le même temps il défend le communautarisme un principe totalement contraire. Autre exemple, le candidat UMP prétend lutter contre l’immigration, mais il a supprimé la double peine et refuse d’encadrer ou de mettre un terme à l’AME, c’est à dire les soins de santé gratuits pour les clandestins. J’ai besoin d’engagements cohérents, d’une ligne droite. Je l’ai trouvée aux côtés de Philippe de Villiers dont je suis le président du comité national de soutien.

Source: blog de J. Rivière