jeudi 31 mai 2007
Immigration et identité nationale
La Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI) a été voulue comme un nouveau lieu de l'histoire de France, au lendemain des élections présidentielles de 2002, à l'occasion desquelles les Français ont joué à se faire peur en faisant semblant de combattre le fantôme d'un ennemi mort et disparu depuis plus d'un demi-siècle: le fascisme.


Le but officiel de cette officine de propagande est selon les chercheurs de "changer le regard de nos contemporains sur leur société en rappelant comment, depuis deux siècles, les étrangers, venus par vagues successives, ont contribué à développer, transformer et à enrichir la France." Une analyse un peu plus objective devrait permettre de comprendre que ce sont au contraire les immigrés qui se sont enrichis en venant en France, ce qui n'est pas un crime, mais ce qui les place dans une position de débiteurs à l'égard de leur pays d'adoption.

Cinq ans plus tard, l'historien Patrick Weil et sept autres universitaires annoncent leur démission des instances de la CNHI pour protester contre l'instauration d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale par Nicolas Sarkozy.

Cette démission assez théâtrale est accompagnée d'arguments inégaux: le premier est qu'il n'est pas dans le rôle d'un Etat démocratique de définir l'identité d'un peuple. Possible. Mais il n'est pas non plus dans le rôle d'un Etat démocratique de définir la culture d'un peuple, et pourtant ces historiens-idéologues ne se sont jamais élevés contre l'existence d'un ministère de la culture. Le second argument est que jamais la République n'avait associé "immigration" et "identité nationale" dans un seul et même ministère. Mais est-ce une raison suffisante? Peut-on sérieusement nier le lien entre une immigration de peuplement massive et la question de l'identité?

En Algérie, on s'oppose à la proposition d'aide au retour faite par Brice Hortefeux. "Gardez vos 6 000 euros, M. Hortefeux", titre le journal "Liberté", repris par "Courrier international". Ca rappelle les mesures prises par Giscard dans les années 70. Bonjour la rupture!"

Enfin, dix associations ont adressé une lettre ouverte à Brice Hortefeux pour le mettre en garde. Parmi elles, AMNESTY International, CIMADE, La Ligue des Droits de l'Homme, le Syndicat des avocats de France, le Syndicat de la Magistrature et le MRAP.

Le gouvernement, et les Français qui ont voté à droite sont donc prévenus...