lundi 28 mai 2007
Les pilleurs de patrimoine sont des élus du peuple

Un rapport à paraître en juin révèle que 17 000 pièces du mobilier national se sont évaporées. Avant de quitter Matignon, Dominique de Villepin avait recommandé à ses ministres de dresser un inventaire pour le remettre à leur successeur.

Aujourd'hui, 180 000 oeuvres (tableaux, tapisseries, commodes, tapis, miroirs) sont prêtées par la Direction des musées de France, le Mobilier national et le Fonds national d'art contemporain (Fnac). Ces pièces se déplacent dans les ministères, les ambassades, les préfectures, à l'Assemblée et au Sénat au gré des changements de gouvernement. Mais avant son départ de Matignon, Dominique de Villepin a pris soin de rappeler à chacun de ses ministres qu'ils devaient dresser un inventaire sortant du mobilier et le remettre à leur successeur. Une injonction nécessaire au regard des vols, des pertes et des destructions du patrimoine français. Dans un rapport qui sera publié en juin, la commission de récolement, chargée de lister le nombre de pièces en circulation dans les administrations françaises, estime que 15 % d'entre elles se sont évaporées. Soit quelque 17 000 oeuvres. Déplacées, oubliées dans des caves mais aussi volées... La commission révèle qu'au « top 50 des kleptomanes », le ministère de la Culture coiffe au poteau tous ses camarades. Résultat, rue de Valois, depuis cet hiver, seuls les bureaux du ministre et celui de son directeur de cabinet sont désormais meublés par le Mobilier national.

Source: Le parisien